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LA PREMIÈRE GORGÉE de BIÈRE

Inspiré du livre éponyme de Philippe DELERM

Par Luc SCHILLINGER

Mise en scène Monique SEEMANN


Voyager au pays de son enfance, de son insouciance, de ses souvenirs olfactifs… Pour un adulte d’âge mûr, est-ce la preuve d’une profonde nostalgie ou une nourriture précieuse pour aller vers demain ?

Luc Schillinger a choisi : en s’inspirant de dix des trente-quatre passages du livre de Philippe Delerm, il a construit, avec une sensibilité à fleur de peau, un spectacle où il mêle les deux. Prenant pour socle les découvertes incomparables et passionnantes de la petite enfance, il s’en nourrit pour avancer, ou tenter de le faire… dans le contexte actuel, ce qui n’est pas gagné… « C’est bon, cette dernière flânerie qui sent déjà septembre et la cueillette des mûres. Un sorbet à la mûre, ahhh ! Le sentier des mûres a le goût de l’école »… « L’odeur des pommes ; le couteau que l’on aurait trouvé (Laguiole n°6), merveilleux si l’on n’était enfant ! ».

Accompagné d’un authentique bandonéon de tango argentin et d’une guitare sèche, il entrecroise textes et chansons avec une délicatesse infinie. Il est l’auteur et le compositeur de trois d’entre elles : la première, Capitaine « Je voudrais l’éternelle chute des feuilles » ; celle sur Dürer « Les peintres servent à contempler le monde, les peintres servent à supporter le monde, mieux » ; ainsi que la dernière, où il est question du seul destin commun que nous ayons tous, quels que soient nos parcours de vie : redevenir poussière… « Je ne sais pas où je t’emmène, où nous arriverons. La nuit qui tombe, mon amour, mon amour, ma poussière sera ce que je suis… ». Les autres sont des chansons méconnues de Jacques Bertin, Brel, Brassens ou Ferré.

Bien sûr, on pourrait être tenté de penser que se réfugier dans l’enfance n’est pas une solution pour envisager l’avenir… D’autant que bon nombre d’ex-enfants n’en ont pas eue, ou alors abîmée, mutilée, saccagée… Mais la façon dont Luc Schillinger s’empare du sujet, dans le choix qu’il a fait des passages de Delerm insistant particulièrement sur les souvenirs d’odeurs que nous avons tous pu partager, nous entraînent, même malgré nous, dans un univers enchanteur.

Certes, nous retournerons sans doute tous en poussière, mais celle qu’il nous offre ici, est une poussière d’étoiles, qui nous va droit au cœur.


Véronique Blin





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